samedi 29 octobre 2016

Aller au bout de l'usure professionnelle ?

Le burnout, je connais un peu, j'y suis passé tout prêt en 2012 avant de me faire licencier (économique). Ma chance, cette fois là, c'est que j'ai consulté mon médecin pour une grosse crève et qu'elle a gratté un peu plus que le symptôme. Il faut dire qu'avec la tension que j'avais, je n'étais pas très très loin de m'effondrer dans son cabinet. De fil en aiguille, elle a tiré sur les fils de la pelote et je suis ressortis de son cabinet avec 2 semaines d'arrêt de travail et interdiction de reprendre sans son avis préalable. Premier arrêt de travail que je prenais depuis 16 ans, tant qu'à faire on ne fais pas les choses à moitié. Avant la fin de cet arrêt, je suis allé voir mon employeur (avant le médecin) pour voir comment une reprise pouvait s'envisager. C'est là que j'ai appris que je ferais partie de la charrette des licenciés économiques à venir dans les 2 mois. Deuxième arrêt de 15 jours pour finir de se remettre et ensuite grosse baisse de pression au boulot pour moi à la reprise.

Pourquoi ce retour en arrière ? Parce que depuis 4 ans je pense avoir bien compris comment je fonctionne et comment je pourrais arriver à tomber dans le pièce du surmenage. Donc, je dirais que la période actuelle que je traverse est plus liée à de la lassitude.

Pourquoi cette lassitude alors ?
- J'en ai assez de ne remplir mes semaines de jours ouvrables que par le travail. Quand on se lève à 5h00 pour ne rentrer ensuite chez soi que vers 19h/19h30, il est indéniable que la vie familiale n'est pas au plein.
- Est ce que je dois faire un choix entre ma "carrière" et ma famille ?
- Est ce que je dois attendre d'avoir 50 / 55 ans et de voir mes enfants partir de la maison et de me rendre compte que j'ai raté un paquet d'évènements ?
- Une difficulté grandissante à travailler avec (ou pour) un patron qui à le charisme d'une huitre et la perspicacité en relations humaines d'un droïde de combat (quand le "moi je" du patron est plus récurent que le "nous" c'est mauvais).
- Une vie sociale hors travail, famille qui se réduit à peau de chagrin. Compliqué d'aller boire un verre avec les copains quand à 22h on a le coup de barre (horaire pouvant s'avancer en fonction du nombre de bières).
- L'impression que le salaire obtenu fonds comme neige au soleil et ne sers vraiment à se faire plaisir qu'à de très rares occasions.

Il y a là un cercle vicieux qui pourrait conduire à l'épuisement physique et professionnel, je ne veux pas en arriver là.

C'est quoi le déclic ?
Je regardais hier soir le film "L'outsider", basé sur l'histoire de Jérôme Kerviel. Il est assez impressionnant de se rendre compte comment un salarié lambda qui a vraiment envie de se donner à fond dans son boulot peut aller au bout de lui-même et ne plus se rendre compte des réalités et de son environnement. Et dans ce cas là, on ne peut pas compter sur son employeur pour t'alerter, seul ton entourage proche (à condition de l'écouter) peut allumer des signaux de détresse.
Fameux entourage qui me dit depuis quelques temps maintenant que j'ai l'air fatigué alors que les vacances ne sont terminées que depuis quelques semaines tout de même.

Comment on s'en sort ?
Si j'avais une réponse toute faite, je l'aurais déjà utilisée. Prendre le temps de se poser et de se poser les bonnes questions sur ce qui important POUR SOI me semble être le départ.
Je vais donc prendre une bonne résolution avant le réveillon, je vais me poser et je vais tout mettre à plat.

On en reparle.